« Seule sur un îlot perdu dans un océan slave »
(Environnement , objets naturels, paille, bois ,foin, grès, laine, liane végétale, fleurs séchées, corde, led, vidéo...) 2021.
L’oeuvre s’offre comme un espace immersif, ou l’artificialité tente de disparaitre au profit du naturel pour permettre à chacun de se « réensauvager » . Il s’agit pour l’homme « industriel » que nous sommes devenu et qui a perdu le sens de la vie en se coupant du coeur des choses, de prendre conscience que « le vivant est toujours la dimension centrale de toute existence ».
Une véritable mise en scène est orchestrée de manière à se rapprocher du milieu naturel. La paille, le foin, et différentes espèces végétales de prairie séchées se substituent au minéral ambiant . L’espace évoque la grande plaine de Hongrie, la Puszta, et ses activités connexes, pastorale et équestres; la présence de stimuli sonores, visuels, olfactifs permet de se projeter dans cet univers particulier et d’envisager des actions. Cette « oeuvre jardin » immersive, complexe, enveloppante, s’adresse à tous les sens en associant le bâti, à l’eau, aux rochers, aux végétaux, aux animaux, mariant le vivant à l’inerte, l’éphémère et le permanent, le fixe et le mouvant…Le passé au présent. Un monde dans le monde, dans l’intimité de chacun où l’on pénètre de manière intrusive pour regarder au delà des murs et décloisonner le monde. L’espace se transforme , le regard aussi . La conscience du monde change. Les murs s’oublient , ils ne sont plus un obstacle, ils dissimulent certes, mais révèlent tout à la fois. Ils orientent et masquent le regard amenant de nouvelles perceptions oscillant entre ouverture et fermeture. L’espace à priori clos semble s’ouvrir davantage pour rentrer en contact avec la lumière, les étoiles, le ciel, la végétation, les animaux et l ’air ambiant.
Chacun change de paradigme pour renouer avec les origines et le primitif qui sommeille en nous, pour retrouver les gestes authentiques, parfois des savoir faire oubliés ou méconnus, pour mieux envisager l’avenir, le réinventer ou le réorienter à l’ère de l’anthropocène, de l’avènement de l’antispécisme et du probable effondrement de notre monde.