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Q u e    r e s t e  -  t - i l   ? 

Exposition en collaboration et dialogue avec Mehdi Melhaoui

Chapelle Saint Loup - Siona Brotman - Janv/fev 2023.

 

 

L’invitation à exposer dans La chapelle St Loup , ancien  lieu de culte sur le chemin de pèlerinage  nous a orienté vers l’idée d’évoquer sous forme de cheminement, la notion de chaos engendré par les activités humaines et le moyen d’y remédier en repensant le sacré.Si le chaos est péjoratif depuis la nuit des temps et l’avènement des religions monothéistes , il n’en demeure pas moins que tout scientifique assure qu’il devrait être la norme car il est le processus même qui a engendré la vie sur Terre. L’ordre établi par l’humain est antinaturel,  et constitue la vraie menace pour la Nature qui naît du mouvement, d’une éternelle métamorphose où rien ne peut rester figé. Cette transformation permanente fait que l’harmonie, l’équilibre, la constance voulus par l’homme est vaine et dangereuse . S’approprier les ressources naturelles sous prétexte de dompter le sauvage, cet environnement instable et changeant,  de  modeler la Terre et l’ensemble des vivants est un véritable sabotage qui nous conduit droit au cataclysme. Nous projetons sur les vivants nos propres expériences de sociabilité et avons instauré des normes tel les écosystèmes qui enferment chaque espèce dans une niche définie, un territoire limité et cloisonné. Cette antropisation du monde définit l’instinct de propriété qui a engendré la légitimation de l’exploitation de chaque parcelle naturelle au détriment de tous les autres organismes otages et captifs de l’humanité.

Entre équilibre et déséquilibre, l’exposition nous invite à déambuler à travers un dédale brut et sauvage  qui trouve sa source à l’extérieur de la Chapelle pour se prolonger de manière linéaire vers le choeur de l’édifice. Des structures organiques faisant échos à l’architecture et aux voûtes en ogive guident le visiteur dans un espace fluctuant , moins contenu dans les limites strictes du bâti. Chacun-e fait l’expérience sur ce chemin du véritable « chaos » instable et destructeur, engendré par l’homme.Des fragments du monde abîmé, prélevés sur site , sont donnés à voir comme autant de constats de notre violence et nous interrogent sur notre rôle envers la Nature.

 Ce périple est semé d’embûches et de visions de paysages désolés obligeant  à prendre conscience du désastre . Dans ce tumulte , une mise en abîme permet l’apaisement. En renouant avec l’essentiel, chacun-e peut  ressentir véritablement la Terre en perpétuelle métamorphose, et comme faisant partie de lui/elle-même, chacun-e ou chaque espèce portant en lui/elle une partie de la Terre qu’il transmet au suivant.

Des chapelles dans la chapelle conçues comme des capsules enveloppantes, de doux cocons, s’offrent au visiteur comme des lieux de recueillement ou de rituel. Ces espaces donnent à penser , à réfléchir, et permettent de se reconnecter, ou de communier à l’unisson  avec la Nature , soi-même et l’ensemble des vivants pour retrouver une mémoire originelle et commune. 

Un ré-ensauvagement nécessaire qui permet de sentir et envisager la Terre comme l’espace ultime du sacré, notre passé, notre présent et notre avenir .

Karinka Szabo-Detchart et Mehdi Melhaoui.

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