SOMMITÉS # Pointes, Plans, Pentes en Paysage
Installation, bois , peinture, L 120 x l 103 x 75 cm, 2020.
Cette installation , est construite à partir de différentes surfaces de bois de hauteurs et de tailles variables , qui laissent passer le regard de manière discontinue. Chaque forme, chaque surface, chaque ligne , dessine un mouvement, trace une direction, créé une ondulation qui nous plongent dans un paysage abstrait. Point de perspective atmosphérique, point de dégradé progressif ou d’adoucissement des contours montrant la profondeur de l’espace mais une succession de strates ,de plaques de bois , de formes et de tailles différentes, plus ou moins géométriques ou organiques qui induisent l’idée d’une infinité de plans , d’une perspective illimitée sans hiérarchie aucune. Toutes ces figures, soulignées ça et là par un jeu de couleurs en aplat ou bombées, oscillant entre vert , vert de gris et gris bleu, se succèdent , se prolongent ou se répondent de manière à créer une configuration fluctuante et changeante. Horizontalité et verticalité se confrontent s’abrogeant de toute logique linéaire . Aucune rupture nette mais des passages d’une forme à l’autre , d’un plan à l’autre et des glissements de contours qui se dissolvent en accentuant la profondeur , les profondeurs et les distances. Cette disposition incite le spectateur au déplacement , contraint de tourner autour de l’oeuvre pour appréhender l’ensemble qui à chaque mouvement offre une autre configuration , de nouvelles possibilités. Ces pans multiples peuvent induire l’idée de collines, plaines, pentes , sommets, flèches et autres crêtes positionnés à l’ubac ou à l’adret, si caractéristiques des massifs montagneux , mais n’enferment pas radicalement dans une définition géographique précise . Les plans inclinés , suggèrent la notion de pente , déstabilisant le regard mais aussi notre équilibre corporel nous obligeant à bouger pour appréhender l’ensemble qui nous échappe continuellement. L’oeuvre pourtant statique devient mobile en changeant de forme en fonction de la position et du point de vue du visiteur, tel l’alpiniste qui découvre , au fur et à mesure de son ascension une nouvelle configuration des pentes et sommets qu’il arpente.
L’oeuvre s’offre ainsi comme un territoire parcellaire, une tautologie du monde infini, sans limite clairement définie , changeant et en perpétuel mouvement où toute frontière se désagrège pour ne former qu’un seul et même lieu, qu’une seule et même représentation, ou présentation , « Le paysage » comme vision universelle d’un espace qui a sa propre existence indépendamment de nous et au delà de toute subjectivité