N E W R O S E - 2022.
Installation bois , acier, ciment, Plexiglas, végétaux, peinture.
Ce dispositif plastique envisagé pour MAXI 4, interroge notre façon d’habiter le monde dans le futur et nous propose un prisme prospectif rassemblant potentiellement tous les vivants. L’installation se présente telle une arche , une assemblée de toutes les espèces animales, végétales, humaines, un lieu unique sans frontière ou tout espace peut se transformer en un autre, où tout vivant peut vivre la vie de l’autre, la comprendre et la respecter. L’oeuvre devient un enchevêtrement de vies possibles, qui par sa porosité ne délimite plus un espace intérieur ou extérieur et s’oppose à l’archétype de la maison avec murs, certes protecteurs mais enfermant tout autant. La volonté affichée est de rompre avec l’anthropisation du monde, l’humanisation des non-humains et de proposer un espace « Arcadien » de réconciliation. Sur terre tout est en mouvement et se métamorphose en permanence comme dans cette structure qui nous offre tout à la fois un prototype architectural, qu’une vision futuriste de la ville, qu’un refuge pour différentes espèces animales ou végétales
Au premier abord on ne se rend pas compte de la nature particulière des matériaux mais en se rapprochant on réalise que les modules sont faits de moulages de déchets dommageables pour l’environnement. Tel un palimpseste les moules de plastique sont comme figés pour l’éternité dans du béton soulignant sa permanence et sa toxicité. A la fois trace d’une pollution et espoir d’une reconstruction, ces « briques » offrent une solution de réemplois vertueux d’un matériaux encombrant et polluant. La verrière teintée protège et projette selon le moment de la journée une couleur sur ces énigmatiques architectures engendrant une ambiance particulière apaisée ou angoissante, naturelle ou artificielle, irréelle voir surréaliste. Les câbles d’acier tendus érigent une limite virtuelle , poreuse ou pas selon l’Être qui tente de la transgresser. A travers ce rideau une incertaine apparition des choses s’offre au regard du promeneur. Ce filtre indécis sépare deux espaces tout en les reliant et se mue en tuteur, support ,ou guide pour les plantes grimpantes qui s’y accrochent. Assimilable au Sudare japonais ce dispositif est à la fois seuil et mur, ouverture et fermeture. Les végétaux ne sont pas envahissants mais vivants , tout aussi chez eux que chez les autres , venus amicalement à la rencontre de l’autre, réparer et adoucir l’espace vicié, irrespirable du monde à l’ère de l’anthropocène. Ces organismes par leur présence nous rappellent le rôle essentiel qu’ils jouent dans la vie de tout être vivant.
L’oeuvre est en constante évolution, se métamorphose au grés des mois, elle tend vers l’essentielle interconnexion des vivants, à l’instar de la nature . Elle apparait comme un espace où chaque espèce peut s’ immiscer , se projeter , se réfugier, s’ abriter, se rencontrer et envisager ce territoire comme un modèle d’avenir où il nous est possible d’envisager un récit optimiste , « un Beau Futur », basé sur une nouvelle éthique environnementale celle d’aimer sa planète et de la protéger en activant toutes nos capacités. Il nous est alors permis au delà du rêve , d’ aimer la Terre comme faisant partie de nous même ou nous envisager comme une partie de la Terre et d’agir de manière concrète tout en criant haut et fort « BO FUTUR » .
http://la-maison.org/maxi-4-karinka-szabo-detchart/